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Si la mobilisation du 26 mai avait été aussi décevante que le répètent médias et gouvernement, ils ne se seraient pas mobilisés avec autant d’acharnement pour proclamer avant son essoufflement et manipuler les chiffres ensuite. Leur objectif : décourager les militants avant tout. Nous allons les décevoir le 14 juin.
Si nous mesurons la mobilisation du 26 mai à l’aulne de nos colères et de nos attentes on peut être un peu déçus. Mais si nous la mesurons aux efforts gigantesques qu’ont produit médias et gouvernement pour décourager par avance les participants et minimiser ensuite leur nombre, c’est de réussite qu’il faut parler. Le 26 mai comme les autres manifestations de ce mois de mai, et il y en a eu beaucoup, sont à chaque fois le fruit d’une intense bataille d’idées qui révèle la peur de ce gouvernement et de ses soutiens d’une contestation généralisée de sa politique.

Les manipulations avant et après

Avant la manifestation il s’agissait de dissuader le mouvement syndical de participer à la journée du 26 mai. Le mot d’ordre courait insidieusement dans toutes les rédactions : « c’est une manifestation de la France insoumise », « la CGT se rallie à une initiative politique au mépris de son indépendance ». Cela dit et répété au mépris…de la réalité.

Dans un communiqué du 17 mai la CGT déclare : « Compte tenu de l’urgence sociale, la CGT a pris la décision de construire cet appel avec d’autres organisations syndicales, associatives et politiques dans le respect des périmètres d’intervention et des prérogatives de chacune des organisations. La CGT reste ainsi fidèle à ses principes d’indépendance tout en favorisant l’expression du plus grand nombre de citoyens. ». C’est pourtant clair. Les jours précédant le 26 et le jour même les « experts » convoqués par BFMTV et les autres chaînes ont ressassé à longueur d’antenne la même litanie.

Cette « guerre » préventive n’a pas suffit à décourager les manifestants. Près de 190 manifestations dans le pays et 250 000 participants selon les organisateurs. Le soir même France 2 fait le constat d’un « échec ». Le présentateur Delahousse, qui avait si complaisamment « interrogé » Emmanuel Macron, faisait mine de s’interroger : « déception, demi-succès ou demi-échec ? ». Pas beaucoup de choix…Et la réponse était inscrite au bas de l’écran : « Manifestations : mobilisation en baisse ». L’argument se fondait sur la moindre mobilisation de la manifestation de Paris, comparée à la celle du 5 mai.

C’est l’autre manipulation. Comparer la manifestation nationale à Paris du 5 mai à l’appel de François Ruffin à la seule manifestation de l’Ile de France, en méprisant toutes les autres, à l’exception de celle de Marseille, et le nombre de participants qu’elles ont rassemblés,  est une escroquerie.

Car même si l’on s’en tient aux chiffres de la police et ceux de l’agence Occurrence, dont les méthodes sont pour le moins contestables, il y avait bien plus de participants aux manifestations décentralisées le 26 mai qu’à la manifestation nationale le 5 mai à Paris.

Un début de convergences

Mais ce que les médias n’ont pu totalement gommer c’est le nombre d’organisations, syndicales, associatives et politiques qui ont pour la première fois depuis longtemps et en toute indépendance défilées ensemble. Plus de 60 organisations ! Le foisonnement des revendications et la diversité des participants ont marqué les manifestations. C’est probablement ainsi qu’il faut concevoir la construction d’un grand mouvement populaire. Et c’est bien ce que craignent patrons, gouvernement Macron et leurs soutiens médiatiques : la conjugaison des revendications spécifiques et l’aspiration au changement d’une politique chaque jour plus insupportable. 

Le 14 juin les retraité-e-s

A l'appel des 9 organisations, les retraité-e-es n’ont pas « chômé » ce mois de mai après les manifestations inédites des 28 septembre et du 15 mars. La colère est toujours là car les pensions réduites avec la hausse de la CSG, le gel en 2018 ne résistent pas à l’augmentation des prix dans tous les secteurs. De tous les endroits de France les difficultés pour les retraités se multiplient : pouvoir d’achat, déserts médicaux, transports aléatoires, structures d’accueil fermées…

De nombreuses initiatives sont en cours dans tous les départements et la préparation du 14 juin s’organise au plus près des principaux concernés : les retraités. L’accueil fait aux militants de la CGT est particulièrement encourageant et de nombreuses adhésions sont enregistrées. Déployons nos efforts dans les lieux de vie, sur les marchés, partout pour résussir un beau 14 juin !


Pascal Santoni


 

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