Intersyndicale USR-CGT, UDR-FO, FSU, FGR-FP, Solidaires des retraités de Dordogne 

Compte rendu de l'audience du 7 août 2020 

auprès de M. Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, représenté par sa Cheffe de Canibet, Mme Déborah de Lieme 

Fin juillet, des militants des organisations de retraités de Dordogne USR-CGT, UDR-FO, FSU, FGR-FP et Solidaires,

ont élaboré un document et une pétition associée portant sur 2 points, objets de 2 projets de lois : 

-Contre le transfert à la CADES de la dette de la Sécurité sociale, avec, comme conséqu--ence,l'allongement de 2024 à 2023 de la CRDS,

-Contre  la  création  d'une  5ème  branche  de  la  Sécurité  sociale  pour  gérer  la  perte d'autonomie 

Informés de la venue de M. Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, à Lanouaille le vendredi 7 août 2020, afin d'y inaugurer la Maison de Santé, les militants présents ont décidé de lui demander une audience.

Dans le même temps, ils ont organisé des interventions sur les marchés de Périgueux (mercredi 5 août) et Saint-Astier (jeudi 6 août). Près de 100 signatures ont été rassemblées sur la pétition, aussi bien auprès des "locaux" que de nombreux vacanciers. Tous ont réservé le meilleur accueil aux militants et les ont encouragé à poursuivre et amplifier les initiatives.

Jeudi 6 août, la préfecture a informé qu'une délégation serait reçue. le lendemain à 11h à Lanouaille. Mme Déborah de Lieme, Cheffe de cabinet du ministre, accompagnée de Mme Boué (ARS Dordogne), a reçu la délégation composée de Gérard Quéval (USR-CGT), Claude Hélion (FGR-FP), Sylvie Lamontagne (UDR-FO) et Jean-Louis Bagault (UDR-FO).

La délégation a présenté les 2 points cités ci-dessus. Mme Déborah de Lieme a répondu sur le Point 2, pour tenter de justifier la création d'une 5ème branche de la Sécurité sociale. Aucun des arguments présentés, se situant parfois sur un terrain personnel n'a convaincu, bien au contraire la délégation. Le plus grave est que la Cheffe de cabinet a évoqué un champ d'application dépassant la perte d'autonomie. confondant perte d'autonomie et vieillesse, voire "risque vieillesse", confirmant, alors que le projet de loi n'est pas encore en dicussion, la dérive inévitable de la "5ème branche", séparant actifs et retraités, ce que les organisations de retraités ont dénoncé depuis l'annonce de ce projet, en particulier dans la contribution qu'elles ont élaboré pour le HCFEA (Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge). "Chassez le naturel, il revient au galop" ; les intentions aussi anciennes que dissimulées se révèlent pour ce qu'elles sont, un projet meurtrier pour la Sécurité sociale. Bien évidemment, la délégation est immédiatement intervenue pour dénoncer ces "glissements" de langage vers la "gestion des vieux". Elle a également argumenté le refus de la 5ème branche : "la perte d'autonomie est un accident de la vie comme n'importe quelle maladie, elle peut être la conséquence d'une maladie, voire une maladie elle-même ; aucune raison donc de ne pas l'intégrer dans la branche maladie" ; "la volonté de créer cette 5ème branche n'a en fait d'autre justification que celle de mettre en place un financement en contradiction avec les principes de la Sécurité sociale et ainsi d'en faire un élément de dislocation ; c'est inacceptable".

La Cheffe de cabinet, qui dès le début de l'audience avait indiqué qu'elle ne disposait que de peu de temps, a quitté la réunion. Encore une fois, on assiste à la désinvolture des pouvoirs vis à vis des organisations de retraités. La délégation n'a pu que transmettre à Mme Boué l'argumentation sur le point N°1, celle-ci ne pouvant évidemment répondre en lieu et place du cabinet  du ministre.La délégation a tenu a rappeler son opposition au transfert à la CADES de la dette de la Sécurité sociale, que la crise sanitaire a fait exploser.

Cette décision,dont la conséquence est le prolongement de 2024 à 2033 de la CRDS (0,5% sur les revenus) créée ainsi un nouvel impôt alors même que l'undes arguments opposés aux retraités lors de l'augmentation de 1,7 point de la CSG (au 1er janvier 2018) était précisément la fin de la CRDS en 2024 !

La délégation a rappelé que les retraités et leurs organisations n'avaient jamais admis cette augmentation de la CSG, qu'ils n'avaient en aucun cas abandonné la bataille pour l'annulation de cette augmentation et même, à l'unanimité du G9-Dordogne, pris clairement position contre la CSG elle-même dont l'existence est totalement contradictoire avec le financement de la Sécurité sociale. La discussion a ensuite abordé des aspects plus locaux, comme le problème posé aux aides ménagères, auxquelles on demande de plus en plus fréquemment de prendre en charge le transport des poubelles que les nouveaux systèmes de collecte -outre les graves problèmes sanitaires qu'ils posent-ont éloigné parfois de plusieurs kilomètres des citoyens. Pendant qu'elles font ce travail,c'est autant de travail en moins au domicile de la personne âgée alors que celle-ci a souvent déjà bien du mal à financer une heure par semaine ou par quinzaine pour ce service.

Rendez-vous sera pris auprès de l'ARS Dordogne sur ces sujets